Sommaire
Célébration de la parole et de la communion par le diacre en l’absence de prêtre
Christian GOFFINET +
Usage
On songe surtout aux assemblées dominicales sans messe, mais il y a d’autres occasions où ces célébrations seront utiles, comme par exemple le cas où une messe de semaine annoncée ne peut être célébrée à cause d’un empêchement du prêtre.
Le document romain
Celui qui traite des célébrations sans prêtre prévoit que si c’est un diacre qui les préside, il fait ce qu’il lui appartient comme diacre et qu’il occupe le siège de présidence (malgré qu’on puisse peut-être laisser ce siège vide pour marquer l’absence du prêtre). De plus, il est prescrit que, si un diacre est présent, c’est normalement sur lui que repose la charge de célébrer.
Le déroulement de la célébration
Liturgie de la parole
Tout peut être pris intégralement dans le missel, le diacre étant même dans son rôle, comme ministre ordonné, de dire « Le Seigneur soit avec vous », comme le montre d’ailleurs le Livre des Bénédictions et la Liturgie des heures. Avant l’Evangile, le diacre, ne demandant pas la bénédiction à un prêtre, dira lui-même à voix basse et tourné vers l’autel la prière préparatoire (voir missel). Aux célébrations dominicales du moins, il prononcera l’homélie.
Les intentions de la prière universelle peuvent être exprimées par un lecteur, et le diacre dira alors l’oraison conclusive.
Transition
Il est nécessaire, dit le document, de prévoir, entre la liturgie de la parole et la liturgie de communion, un rite d’action de grâce. Celui-ci ne peut évidemment pas ressembler à celui d’une eucharistie, comme le serait par exemple une préface, mais il doit être suffisamment solennel pour ne pas banaliser cette assemblée de communion, surtout si elle tient lieu de rassemblement dominical. Il apparaît, après une certaine pratique, que la formule liturgique qui remplit le mieux ce rôle est encore, après un temps d’adoration, une bénédiction du Saint Sacrement avec le ciboire (ceci est d’ailleurs donné comme exemple d’action du diacre dans le motu proprio restaurant le diaconat à titre permanent). Elle a l’avantage de marquer très nettement la différence d’avec une messe et, d’autre part, elle fait très bien la transition entre les deux rites, des lectures et de la communion. De plus, on constate que beaucoup de fidèles aiment retrouver ce qu’ils ont connu dans les « saluts » et chantent volontiers le Tantum Ergo. Voici ce que l’on peut suggérer :
Le diacre étale sur l’autel le corporal et, après y avoir déposé le ciboire, éventuellement recouvert de son voile, il peut dire par exemple : « En union avec toutes les messes célébrées en ce jour dans notre diocèse et dans le monde entier, adorons le Seigneur Jésus dans le Saint Sacrement de l’autel ; adorons-le en silence (et à genoux), et présentons-lui les prières de notre cœur ».
Il passe alors de l’autre côté de l’autel (ce qui marque également bien la différence d’avec une messe) et s’agenouille. Après un temps suffisant d’adoration silencieuse, il entonne, ou on entonne pour lui le Tantum Ergo (voir encart) qu’il fait suivre du verset « Panem Caelestem … » puis de l’oraison du Saint Sacrement (si l’encens est utilisé pour la célébration, il encensera le ciboire pendant le Tantum Ergo). Le diacre prend alors le ciboire et trace lentement la bénédiction sur l’assemblée (Il est bon qu’on sonne à ce moment). Il dépose ensuite le ciboire, se remet à genoux et commence les « Divines Louanges ». Celles-ci terminées, il repasse de l’autre côté de l’autel.
> Télécharger Tantum Ergo en notation moderne
Communion
Le diacre ouvre le ciboire et dit l’invitation au Pater. Tout ce qui suit peut être pris exactement dans le missel.
Bénédiction finale
Il faut rappeler que le diacre, comme le prêtre d’ailleurs dit « … vous bénisse ». Le Livre des bénédictions prévoit qu’un laïc dirait « … nous bénisse » mais alors, précise le livre, en se signant lui-même.
Note importante
Quand une telle célébration est faite pour la première fois dans une paroisse, il est bon que l’on donne, au début, quelques explications, notamment sur la différence d’avec une messe, mais aussi sur le précepte dominical, ceci afin d’épargner des scrupules à certains participants.
La communion des malades
On peut s’inspirer largement de ce qui est dit plus haut pour la communion des malades à domicile par un diacre. Après un rite pénitentiel et une brève liturgie de la parole, on peut passer au Pater et suivre ensuite au missel, la postcommunion étant alors généralement improvisée. Voir aussi à ce sujet la remarque à la fin du chapitre « Le vêtement du diacre » dans l’article sur le diacre et la messe.